• Joe Hill

    JOE HILL
    TROUBADOUR DE LA REVOLTE


    1879/1915







    La vie de Joe Hill, l'un des tout premiers chanteurs syndicalistes américains, se confond avec la période la plus active d'un syndicat révolutionnaire demeuré légendaire : les "Industrial Workers of the World" (ouvriers de l'industrie du monde", familièrement nommés "Wobblies". Joe Hill fut en effet le principale chantre des "Wobblies". Il a été exécuté pour meurtre après un procès controversé.


    De son vrai nom Joel Emmanuel Hagglund, Joe Hill était né à Gavle, ville portuaire sur la cote Est Suédoise. On sait bien peu de chose sur sa jeunesse et son enfance, si ce n'est qu'il dut quitter l'école et gagner sa vie dès l'âge ded dix ans, lorsqu'il perdit son père ayant été écrasé par un train de la compagnie pour laquelle il travaillait. En 1901, tenté par l'expèrience américaine où "chacun avait sa chance", il émigra et débarqua à New York, où il travailla comme docker et comme musicien. Le soir, il jouait du piano dans un café du Bowery, le quartier pauvre de sud-est de Manatthan. Plus tard comme des milliers d'autres émigrants venus de tous les pays européens, il prit la route de l'ouest, toujours à la recherche d'un emploi, travaillant aussi bien dans les champs de blé quan dans les mines de cuivres. On le vit ensuite docker sur la cote californienne, et parfois marin sur la ligne d'Honolulu. Il passait tous ses loisir à écrire des chansons engagées et des poèmes satiriques.





    C'est en 1910 à San Pedro que Joel Hagglund, ayant pris entre-temps le pseudo de Joseph Hillstrom puis, définitivement, de Joe Hill, devint membre actif des "Industrial Workers of the World" IWW. Ce syndicat avait été fondé à chicago en 1905. Par contratse avec la grande centrale A.F.L, qui se bornait à défendre les ouvriers qualifiés et spécialisés, le mot d'ordre des Wobblies du IWW était l'organisation de tous les travailleurs, spécialisés ou simple manoeuvres, pauvres ou riches, nomades ou sédentaires, agricoles ou industriels, au sein d'un même syndicat.




    La personnalité de Joe Hill et celle de ce syndicat étaient faites pour s'entendre, et les dons musicaux de l'émigré suédois trouvèrent dans l'action politique et sociale des IWW un terrain naturel d'utilistaion. Il écrivit et ensaigna à ses camarades des dizaines de chansons qui servirent à accompagner et à stimuler la lutte des Wobblies avec une vivacité et une efficacité que nous pouvons difficilement nous imaginer aujourd'hui. Bientot les wobblies eurent leur recueil de chansons sous forme d'un "petit livre rouge" intitulé "Songs to fan the flames of discontent" (Chansons pour attiser les flammes du mécontentement). Ce livre, qui fit l'objet de plusieurs éditions constamment refondues et augmentées, connut un grand succès auprès des travailleurs, des chômeurs et des grévistes. La pluplart des chansons qui le composaient provenaient de la plume de Joe Hill. Elles étaitent chantées à la chaines, dans les champs, sur les bâteaux, les piquets de grève et même dans les prisons où les grévistes devaient fréquemment purger des peines.








    Ce serait probablement une erreur que de se représenter Joe Hill comme une sorte de génie qur un piédestal. Il était simplement membre d'un mouvement fondé sur l'organistion coordonnée de la classe ouvrière. C'est par elle que Joe écrivait et existait. Cependant les chansons ouvrières antérieures ne s'attachaient en général qu'à des situations géographiquement et temporellement limitées, avec des objectifs purement locaux et à court terme. Au contraire, la nouveauté et le mérite de Joe Hill et des artistes wobblies fut de dépasser ces limites et de prôner une organistaion de la classe ouvrière )à long terme et à l'échelle du pays tout entier - et même, comme le suggère le mot world, en abattant les frontières. A cet égard, des chansons comme "Casey Jones, the union-scab", "Everybody's joining it" ou "The white slave" sont révélatrices. La première raconte l'histoire d'un ouvrier mouchard et briseur de grèves : après sa mort, il est dirigé sur le paradis. Là Casey est immédiatement repéré par le syndicat des anges qui l'envoient moucharder en enfer.



    "Everybody's joining it" est une chanson "utilitaire", destinée à recruter des nouveau membres pour le syndicat. Elle ouvre la voie à une nouvelle famille de chansons dont l'idée sera reprise plus tard, notamment par Woody Guthrie (Union maid) et les Almanac Singers (Union train). Quant à "The white slave", elle conte la vie d'une pauvre fille qui, pour pouvoir survivre, doit se livrer à la prositution. Là où une ancienne chanson se serait bornée à s'apitoyer sur le sort individuel decette fille, Joe Hill, lui, en tire les conclusions sociales et, dans e dernier couplet, dénonce les exploiteurs responsables de cette situation :


     


    Des filles chaque jour tombent de la sorte


    Et sont tombées depuis des lustres


    Qui est à blamer ? Vous savez son nom


    C'est le patron qui paye un salaire de misère


    Une fille sans logis peut toujours entendre


    Les tentations qui l'appellent de partout.


     


    Les chansons de Joe Hill furent incontestablement efficaces, et eurent la chance de tomber au moment où l'organistaion syndicale à grande échelle et l'imprimerie, avant le disque, donnaient aux chansons une influence très élargie et une diffusion considérablement plus rapide qu'auparavant.

      



    Joe Hill

     

     

    Vers la fin de sa vie Joe Hill travailla dans les mines de cuivres de l'Utah, où il poursuivit son activité militante. Son nom était déjà inscrit sur les listes noires des autorités locales, qui cherchaient une occasion propice pour l'arrêter, le condamner et le mettre hors d'état de "nuire". Elles en trouvèrent une le 10 jnavier 1914, le jour où un commercant de Salt Lake City, Merlin Morrison, fut attaqué dans sa boutique par deux inconnus qui le tuèrent, ainsi que son fils, à coups de revolver. Avant de s'écrouler, Morrison eut le temps d'attraper une arme à feu derrière son comptoir et de blesser l'un des deux voleurs. Tous deux s'enfuirent, rien n'ayant été volé, la police crut d'abord à une vengeance personnelle, peut-être due au fait que le père Morrison avait été un officier de police dans le passé. Quelques jours plus tard, on arrêta Joe Hill qui, comble de malchance pour lui, avait recu une balle.Il expliqua qu'un homme l'avaitpris a partie et l'avait blessé alors qu'il faisait la cour à une femme, dont il refusait de dévoiler l'identité, afin de ne pas la compromettre. Bien attendu, la police refusa de croire à cet alibi, grace à quoi elle tenait pour Joe Hill un chef d'accusation banal et "acceptable", évitant ainsi que son procès prît une tournure polique : procédé classique, qui fut maintes fois réutilisé par la suite....

     

    Même le président Wilson, inquiet à juste titre des remous que l'exécution de Joe Hill ne manquerait pas de provoquer au sein de la classe ouvrière, télégraphia au gouverneur Spry pour lui demander d'épargner l'accusé. Des milliers de lettres, télégrammes et pétitions s'empilèrent sur le bureau de Spry; rien n'y fit : le gouverneur télégraphia en retour au Président, déclarant qu'il ne pouvait "s'opposer aux décisions de la cour".

    La Suède demandèrent la clémence, tandis que dans le monde entier les syndicats défendaient Joe Hill. Le procès était accusé d'avoir été injuste. Des années plus tard, l'Etat de l'Utah déclara que, sous les lois actuelles, Joe Hill n'aurait jamais été exécuté avec des preuves si légères.

     


     

    Joe Hill passa au peloton d'exécution le 19 novembre 1915.

    Le dernier mot de Joe Hill fut "Fire!" (Feu!).

     

    Juste avant de mourir, il avait écrit à Bill Haywood, un responsable de l'IWW: "Ne perdez pas de temps dans le deuil. Organisez-vous!."

    Son testament, mis en musique par Ethel Raim, déclarait:



    Mon testament est facile à décider,


    Car il n'y a rien à diviser,


    Ma famille n'a pas besoin de se plaindre et d'ergoter


    "Pierre qui roule n'amasse pas mousse"


    Mon corps? Ah, si je pouvais choisir,


    Je le laisserai se réduire en cendres,


    Et les brises joyeuses souffler


    Ma poussière là où quelques fleurs pousseront.


    Ainsi peut-être qu'une fleur fanée


    Reviendrait à la vie et fleurirait une nouvelle fois.


    Ceci est ma dernière et ultime volonté,


    Bonne chance à tous, Joe Hill


     



    Le corps de Hill fut incinéré à Chicago, et ses cendres envoyé dans chacune des sections locales de l'IWW. On découvrit en 1988 qu'une des enveloppes, avec une photo où la légende indiquait "Joe Hill assassiné par la classe capitaliste, 19 novembre 1915", avait été saisie par l'U.S. Postal Service en 1917 en raison de son "potentiel subversif". Cette lettre est désormais aux Archives nationales états-uniennes. Après quelques négociations, les dernières cendres de Hill contenues dans cette enveloppe saisie ont été rendues à l'IWW.





    Funérail de Joe Hill



    Dans les années 20, les IWW se perdirent en querelles intestins et en luttes contre le Parti communiste américain naissant. En 1949, on ne comptait plus que 1500 wobblies. Néanmoins, Joe Hill reste encore de nos jours un exemple très admiré dans les milieux syndicalistes américains, ainsi que chez les chanteurs contestataires (Joe Hill est aujourd'hui considéré comme l'inventeur des premières protest songs). Woody Guthrie écrivit une bien belle ballade sur sa condamnation, Phil Ochs en écrivit une autre (avec la mélodie de Tom Joad autre ballade de Guthrie), Alfred Hayes, Earl Robinson, Paul Robeson, Pete Seeger, The Dubliners, ou encore Joan Baez qui chanta "Joe Hill" en 1969 à Woodstock (en écoute plus haut). Bob Dylan a dit que l'histoire de Hill était l'un des motifs l'ayant poussé à écrire des chansons. Le socialiste suédois Ture Nerman (1886-1969) a écrit une biographie de Joe Hill, interviewant des membres de sa famille en Suède et traduisant la plupart de ses chansons en suédois. Wallace Stegner a publié une biographie romancée en 1969, et Bo Widerberg dépeint Hill dans son film éponyme de 1971




    Quelques sites IWW




    Industrial Workers of the World (histoire)






    Industrial Workers of the World (aujourd'hui)






    Sites Joe Hill




    A VOIR ABSOLUMENT INDISPENSABLE ET RARE en francais http://poiesique.lautre.net/






    Chanson pour Joe Hill par fred Alpi en écoute ici http://www.fredalpi.com/musique/index.php






     




     On peut fusiller un chanteur
    Personne ne peut tuer des chansons
    Il n'existe aucun projectile
    Capable d'arrêter Joe Hill




    fred Alpi




     


  • Commentaires

    1
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